Futur, quand tu frappes

21 h 11


Dans un peu moins d'un mois, ma candidature figurera parmi une tonne de dossiers d'adolescents de mon âge ne souhaitant qu'une chose: être accepté dans son programme au CÉGEP.

Sans plaisanter, ça fait plus de trois ans qu'on me parle de cette fameuse application aux études supérieures. J'en ai stressé de diverses manières: par mon manque de talent en maths, mes notes de français et mon ignorance face à ce que je veux faire plus tard. Au fur et à mesure des années, je suis passée au travers de plein de choix de carrière. Médecin, avocate, publiciste, écrivaine, animatrice, designer d'intérieurs... Maintenant et depuis quelque mois, voir un an, mon choix s'arrête sur les communications, qui semble comme une évidence à mes yeux. J'ai toujours aimé l'écriture, internet, le montage vidéo, parler, m'exprimer, partager. Je ne sais pas encore exactement ce que je veux faire plus tard, mais je connais mon domaine, enfin, je crois.

J'ai toutefois cette peur constante de ne pas avoir fait les bons choix. Est-ce que ne pas me plier en quatre pour continuer mes cours de sciences et de maths Sciences Naturelles va me nuire? Est-ce que je vais avoir besoin d'un cour plus qualifiant que multimédia et histoire du XXe siècle? Est-ce que j'aurais une envie soudaine d'aller en science nature et je devrais à ce moment faire mes cours de chimie et physique?

J'ai longtemps succombé au stress que l'avenir me faisait vivre. En secondaire 4, je me suis retenue de ne pas aller en cour de Leadership et plein air, où j'aurais eu du plaisir à jouer dehors et faire encore plus de sport que ce que je faisais déjà, au lieu de faire mes sciences fortes et je me suis arraché l'équivalent de deux têtes de cheveux en cours de maths SN. J'ai passé des soirées et des nuits à étudier la biodiversité et les paraboles qui me faisaient, sans vouloir être vulgaire, vraiment chier (oups!)

Je sens maintenant que je prends le bon chemin, mais comment en être si sûre à seulement 17 ans? Comment connaître ce que j'aime comme boulot alors que tout ce que je fais, c'est rester assis sur une chaise et prendre des notes toute la journée? Comment pouvons-nous prendre de si grosses décisions alors que je ne sais même pas comment organiser mon samedi soir comme une ado normale?

Je suis, contrairement à d'autres, une fille qui fait pas mal confiance au futur malgré mes inquiétudes. Comme dans la chanson Ti-cul des Cowboys fringants, je crois que le vrai bonheur dans la vie c'est de ne pas savoir comment notre petite histoire va se terminer. De cette façon, on fait face à des défis qui nous révèlent, nous font, certainement, rusher, mais on a aussi  de belles découvertes et de belles rencontres qui peuvent se faire sur un petit coin de vie, alors qu'on ne suit aucunement notre plan de départ.

Bref, futur, tu fesses en ce moment. Tu me fais un peu peur, je te l'avoue, mais s'il te plait, laisse-moi encore un moment pour prendre de grosses décisions, après on se reparlera. 

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